Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/496

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en lui pronon­çant la sentence, dont il est actuellement délivré de la peine méritée. Et en ce sens du mot de justification (car ce terme est équivoque) la foi seule justifie ; mais en l’autre, c’est la seule obéissance. Néanmoins ce n’est ni la justice, ni l’obéissance seule, mais toutes deux ensemble qui nous sauvent.


XIII. De tout ce que nous avons allégué jusqu’ici il sera aisé de remarquer, quel est le devoir des citoyens fidèles, ou des sujets chrétiens envers les rois et les puissances souveraines. Certes, tandis qu’elles font profession du christianisme, elles ne peuvent commander à leurs vassaux de renier Jésus-Christ, ou de lui faire quelque outrage ; car si elles faisaient cet injuste commandement, elles renonceraient à la religion qu’elles professent. En effet, puisque j’ai fait voir, et par mes raisonnements naturels, et par la Sainte Écriture, qu’il faut que les sujets obéissent à leurs princes et à ceux qui les gouvernent en toutes choses, hormis en celles qui choquent les commandements de Dieu ; et que ces commandements, en ce qui concerne le temporel (c’est-à-dire, les choses qui doivent être examinées par la raison humaine), sont dans une république chrétienne, les lois et les ordonnances de l’État prononcées par ceux auxquels elle a donné l’autorité de faire des lois et de décider les controverses ; comme en ce qui regarde le spirituel (c’est-à-dire, ce qu’il faut