Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/517

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N’avons-nous pas vu l’un des plus merveilleux génies de la nature maltraité de ce côté-là et pour avoir entrepris de prouver l’existence de Dieu par des raisons natu­relles ? On ne s’est pas contenté de proposer des doutes sur sa méthode et de former des instances contre ses démonstrations, ce qu’il n’a pas dû prendre en mauvaise part ; mais quelques-uns ont attaqué son dessein dans les académies, et s’en sont pris à sa personne. Là où tout au contraire on ne saurait donner trop d’éloges à une si louable entreprise et si noblement exécutée.

Un de nos plus chers amis courut dernièrement la même fortune, et fut mal mené d’un régent de l’Université, parce qu’il avait rapporté trop évidemment quelques expériences qui semblent établir le mouvement de la terre.

Il faut que M. Hobbes se prépare à souffrir la même injustice, et qu’il ne trouve pas étrange que les mêmes esprits l’accusent de favoriser l’indifférence des religions. C’est ainsi que les hommes se plaisent à amplifier toutes choses. Ceux qui ont remarqué leurs coutumes, et qui savent qu’on ne se sert des hyperboles que pour mener du mensonge à la vérité, jugeront bien qu’elle a