Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/92

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un prisonnier qui promet de lui envoyer sa rançon. Il est vrai, à parler généralement, que les pactes obligent, quand ce qu’on a reçu par la convention est une chose bonne, et quand la promesse est d’une chose licite. Or il est permis, pour racheter sa vie, de promettre et de donner de son bien pro­pre, tout ce qu’on veut en donner : à qui que ce soit, même à un voleur. On est donc obligé aux pactes, quoique faits avec violence, si quelque loi civile ne s’y oppo­se, et ne rend illicite ce qu’on aura promis.


XVII. Celui qui aurait promis à quelqu’un de faire, ou de ne pas faire quelque certaine chose, et qui après cela, conviendrait du contraire avec un autre, il ne rendrait pas la première convention, mais bien cette dernière, illicite. Car celui qui par le pre­mier pacte aurait transporté son droit à autrui, n’aurait plus la puissance de transiger avec un troisième : de sorte que la dernière convention serait invalide, n’ayant plus la disposition d’aucun droit. Il ne serait donc obligé qu’aux premiers pac­tes, lesquels seuls il ne lui serait point licite d’enfreindre.


XVIII. Personne n’est obligé de ne pas résister à celui qui va pour lui donner la mort, ou le blesser, quelque convention précédente qui soit intervenue. La raison de cela est d’une curieuse recherche. Il y a en chacun de nous un certain souverain degré de crainte, par lequel nous concevons le mal comme