Page:Hobbes - Léviathan - Tome I.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

• ih!\

part, aujourd'hui, cela n'est pas en usage là où les Ger- mains n'ont jamais habité. Les Chefs Grecs de l'anti- quité, quand ils allaient en guerre, portaient peintes sur leurs Boucliers les Devises qu'il leur plaisait (77) un Bouclier non peint était un signe de Pauvreté, c'était celui d'un simple Soldat mais ils ne se 'transmettaient pas ces devises par Héritage (78). Les Romains se trans- mettaient les Marques de leurs Familles mais ces Mar- ques étaient les Images et non pas les Devises de leurs Ancêtres (79). Chez les peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique (80), il n'y a [et il n'y eut jamais] rien de semblable. Les Germains seuls eurent cette coutume et c'est d'eux qu'elle a été amenée en Angleterre, en France, en Espagne et en Italie, quand, en grand nom- bre, ils vinrent en aide aux Romains, ou quand ils firent pour leur propre compte la conquête de ces par- ties Occidentales du monde (81).

La Germanie était anciennement en effet, comme [tous] les autres Pays [à leur origine], divisée entre un nombre infini de petits Seigneurs ou Chefs de (8a) (77) Le latin dit « avaient l'habitude de porter des boucliers peints, mais chacun à sa fantaisie (suo arbitrio, à son choix) ».

(78) Le latin dit « mais ils ne transmettaient pas ces boucliers à leurs fils comme une partie de leur héritage ».

(79) Le latin dit « Les familles romaines avaient des insignes qui se transmettaient à leurs descendants ce n'était cependant pas des blasons (settta), mais les images de leurs ancêtres ». (80) Le latin dit « En Asie, en Afrique et en Amérique ». (81) Le latin dit « C'était le propre des Germains, par qui cette coutume se répandit en Angleterre, en France, en Espagne et en Italie, au temps ou, en grand nombre, ils vinrent guer. royer, pour le compte des Romains ou pour leur propre compte, dans ces parties occidentales du Monde ».

(8a) Le latin dit « ou mieux, Chefs de grandes ».