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MARC (Charles-Chrétien-Henri), médecin français, d’origine allemande, né à Amsterdam, le 4 novembre 1771, mort à Paris, le 12 janvier 1841. Son père, qui était Allemand, et sa mère, qui était Hollandaise, vinrent s’établir au Havre en 1772, et y restèrent avec lui jusqu’en 1780. Ramené en Allemagne en 1781, il fut placé au collège de Schepfenthal, en Saxe, dirigé par Saltzmann. Reçu docteur à Erlangen en 1791, il vint, à la fin de 1795, à Paris, et s’y lia avec Bichat, Ribes et Alibert, et sous la direction de Corvisart il contribua, avec Fourcroy, Cabanis, Desgenettes, Larrey, Dtiméril, Pinel et d’autres, à la formation de la Société Médicale d’Émulation. Lorsque le docteur Herbauer suivit le roi Louis-Napoléon en Hollande, en 1806, il laissa sa clientèle à Marc, qui

devint en 1816 membre du conseil de salubrité et fut chargé du service des secours à donner aux noyés et asphyxiés. Six semaines après son organisation, l’Académie de Médecine le choisit pour un de ses membres. En 1829, Marc fonda avec Esquirol, Parent-Duchatelet, Barruel, Darcet, Orfiia, Keraudren, Devergie, Leuret, etc., les Annales d’Hygiène publique et de Médecine légale, dont il écrivit l’introduction. Il s’occupa surtout de la création d’une société de sauvetage, rédigea un grand nombre de consultations médico-légales, et publia un magnifique travail sur la folie, à laquelle il attribue quantité de faits criminels. Une congestion pulmonaire l’emporta d’une manière rapide. Ayant guéri la princesse Adélaïde d’une maladie en 1817, il devint médecin du duc d’Orléans, et premier médecin du roi après la révolution de Juillet. « C’était, dit Pariset, un homme simple et modeste autant qu’éclairé, serviable et généreux, même envers ses ennemis ; humain, désintéressé, ne refusant ses soins à personne, mais donnant toujours aux pauvres la préférence sur les riches ; faisant le bien et se cachant pour le faire comme d’autres se cachent pour faire le mal. » On a de Marc : Dissertatio inauguralis medica, sistens historiam morbi rarioris spasmodici cum brevi epicrisi ; Erlangen, 1792, in-8o ; — Allgemeine Bermerkungen uber die Gifle und ihre Wirkungen im menschlichen Körper, nach dem Brownischen système dargestellt (Observations générales sur les poisons et sur les effets qu’ils produisent dans le corps de l’homme, d’après le système de Brown) ; Erlangen, 1795, in-8o ; — Sur les Hémorrhoïdes fermées, traduit de l’allemand de Hildenbrand ; Paris, 1804, in-8 ; — Manuel d’Autopsie cadavérique médico-légale, traduit de l’allemand de Rose, augmenté de notes et de deux mémoires sur la docimasie pulmonaire et sur les moyens de constater la mort ; Paris, 1808, in-8o ; — Recherches sur l’emploi du sulfate de fer dans le traitement des fièvres intermittentes ; Paris, 1810, in-8o ; — La Vaccine soumise aux simples lumières de la raison, — Paris,. 1810, 1836, in-12 ; — Fragmenta quædam de morborum simulatione ; Paris, 1811, in-4 ; — Commentaire sur la loi de Numa Pompilius relative à l’ouverture cadavérique des femmes mortes enceintes ; Paris, 1811 ; — Rapports sur quelques cas contestés d’aliénation mentale ; dans les Annales d’Hygiène, tome IV ; — Examen médico-légal des causes de la mort de S. A. R. le prince de Condé ; Paris, 1831, in-8o ; — Nouvelles Recherches sur les secours à donner aux noyés et asphyxiés ; Paris, 1835, in-8o ; — Rapport au nom d’une commission de l’Académie royale de Médecine sur l’établissement des conseils de salubrité départementaux ; dans le Bulletin de l’Académie, 1837, tome Ier ; — De la folie considérée dans ses rapports avec les questions médico-judiciaires ; Paris, 1840, 2 vol. in-8o. Marc a encore fourni de nombreux articles au Dictionnaire des Sciences médicales, au Dictionnaire de Médecine, à la Bibliothèque Médicale. Il a publié un mémoire sur la préparation du gaz azote, qu’il avait cru propre à guérir la phthisie pulmonaire, dans les Chemische Annalen de Crell en 1795, et tracé des règles diététiques à l’usage des voyageurs dans le Taschenbuch fuer Reisende de Fick en 1797.

L. L—t

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Pariset, Éloge de Ch.-Chr.-H. Marc, lu à l’Académie de Médecine, le 6 décembre 1842. — Pariset et Olivier d’Angers, Discours aux obsèques du docteur Marc, en tête de l’ouvrage de Marc sur La Folie. — Réveillé-Pariset, Notice sur le docteur Marc — Sarrut ce Saint-Edme, Biogr. des Hommes du Jour, tome II. 2e partie, p. 23. — Le Biographe et le Nécrologe réunis, tome I, p. 268.

MARC DE LA NATIVITÉ. Voy. Genest.

MARC-ANTOINE. Voy. Antoine et Raimondi.

MARCA (Pierre de), historien et prélat français, né à Pau (Béarn), le 24 janvier 1594, mort à Paris, le 29 juin 1662. Fils du sénéchal de Béarn et descendant d’une famille noble originaire d’Espagne, il fut élevé chez les jésuites d’Auch, étudia le droit à Toulouse, et fut pourvu à dix-neuf ans de la charge qu’avait son père dans le conseil de Pau, dont il était alors le seul membre catholique. Lorsqu’en 1621 Louis XIII érigea ce conseil en parlement, il l’en nomma président, en récompense des soins qu’il avait pris pour rétablir l’orthodoxie dans le Béarn. Après la mort de sa femme, Marguerite de Fargues, qu’il perdit en 1632 et dont il eut plusieurs enfants, Marca prit les ordres, et fut nommé en 1639 conseiller d’État, place qu’il dut autant à son mérite qu’à la faveur du chancelier Seguier. Le cardinal de Richelieu l’ayant chargé de répondre à l’ouvrage du docteur Hersent, intitulé : Optatus Gallus de cavendo schismate, Marca composa son ouvrage le plus remarquable : De Concordia Sacerdotii et Imperii, dont la première partie fut imprimée en 1641. L’année suivante, il fut nommé à l’évêché de Conserans ; mais comme dans cet ouvrage les théologiens ultramontains crurent voir certaines opinions contraires à celles de la cour de Rome, Marca ne