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PLISSON — PLOTIN

nouvelle, avec les voyages d’Oromasis dans l’île de Bienveillance et dans la planète de Mercure (Paris, 1783, in-12), et Maximes morales d’un philosophe chrétien (Paris, 1783, in-16). Doublet de B.

Hist. biogr. des femmes célèbres (1826).

PLISTONICUS. Voy. Apion.

PLOT (Robert), naturaliste anglais, né en 1640, à Sutton-Baron ( Kent), où il est mort, le 30 avril 1696. Après de fortes études à l’université d’Oxford, ses connaissances en histoire naturelle lui ouvrirent en 1677 les portes de la Société royale de Londres, qui en 1682 le choisit pour un de ses secrétaires. Nommé conservateur du musée d’Ashmole, qu’il enrichit des curiosités de tous genres recueillies dans ses excursions, il obtint bientôt après une chaire de chimie à Londres, et résigna ces deux emplois en 1090. Il eut aussi le titre d’historiographe du roi Jacques II. En 1694 il fut nommé héraut d’armes (mowbray herald) et archiviste delà cour d’honneur. Plot est regardé comme le premier qui se soit occupé d’écrire sur l’histoire naturelle d’Angleterre. Il avait fait de nombreuses excursions, et son intention, telle qu’il l’a développée dans une lettre à l’évêque Fell (voy. à la fin du t. II de l’Itinéraire de Leland), était de visiter en détail tous les comtés et d’y recueillir toutes sortes de matériaux pour compléter la Britannia de Camden ou d’autres ouvrages. Aussi entreprit-il sur un plan très-vaste la publication des Natural histories of Oxfordshire and Staffordshire (Oxford, 1677-1686, 2 part. in-fol.), dont la première partie fut réimpr. en 1705 avec des additions de John Burman, son fils adoptif. Ce travail, dit Pulteney, n’a pas été surpassé pour l’abondance et l’exactitude des renseignements. On a encore de Plot : De origine fontium (1685, in-8o), des notices et des mémoires insérés dans les Philosophical transactions, et beaucoup de matériaux manuscrits relatifs à l’histoire naturelle du Kent, du Middlesex et de Londres. P. L.

Pulteney, Sketches. — Chalmers, General Biograph. Dict.

PLOTIN (Πλωτῖνος), chef de l’école philosophique néoplatonicienne, né en 205 après J.-C. à Lycopolis, en Égypte[1], mort en 270, en Campanie, dans la seconde année du règne de l’empereur Claude II. À huit ans il fut mis entre les mains d’un grammairien dont le nom ne nous a pas été conservé ; et à cet âge il avait encore une nourrice, « dont il découvrait, dit Porphyre, le sein pour têter avec avidité ». À vingt-huit ans, il se mit avec ardeur à étudier la philosophie, sous les maîtres les plus renommés d’Alexandrie ; mais il s’attacha de préférence à l’école d’Ammonius Saccas. Pour s’initier ensuite aux doctrines des Perses et des Indiens, il accompagna, à trente-neuf ans, l’empereur Gordien dans son expédition en Mésopotamie. À la mort de Gordien, il parvint à atteindre Antioche, d’où il gagna Rome. Il y enseigna d’environ 245 jusqu’à l’époque de sa mort. Au nombre de ses disciples on cite Amélius, Longin et Porphyre.

À le juger d’après certains traits, rappelés par son biographe, Plotin avait une de ces galvanisations encore inexpliquées (car le mot medium, employé par les spirites ou spiritualistes modernes, n’explique rien) qui se prêtent singulièrement à la production de certains phénomènes que la crédulité et le scepticisme tendent seulement à dénaturer. Ces organisations peuvent se présenter chez l’homme sain aussi bien que chez le malade. C’est dans ce dernier cas que se trouvait sans doute Plotin ; car il était suivant Porphyre, atteint d’une espèce d’inflammation chronique du pylore (κοιλιακῷ), et d’après Suidas, du mal sacré (épilepsie). Sa maladie se compliqua d’un mal de gorge, survenu à la suite d’un écart de régime[2] ; « ce mal s’aggrava à un tel point, ajoute le disciple qui l’avait soigné, que sa voix, auparavant belle et forte, resta toujours enrouée ; en outre, sa vue se troubla, et il lui survint des ulcères aux pieds et aux mains. » Il ne voulut jamais prendre de remède, et s’abstint de manger de la chair des animaux domestiques. On cite aussi de lui comme une singularité de n’avoir permis à aucun artiste de faire son portrait ou son buste. « N’est-ce pas assez, disait-il, de porter sans cesse en nous cette image en chair et en os, le corps dans lequel la nature a renfermé notre âme ? Faut-il encore transmettre à la postérité l’image de cette image comme un objet qui vaille la peine d’être regardé ? » Son biographe nous raconte encore qu’il ne voulut jamais lui dire ni le mois ni le jour où il était né, « parce qu’il ne croyait pas convenable qu’on célébrât le jour de sa naissance » ; ce qui ne l’empêchait pas d’offrir un sacrifice et de régaler ses amis aux anniversaires de Platon et de Socrate. Voici les particularités et caractéristiques qui ont fait considérer Plotin par ses disciples, comme un être en relation immédiate avec les dieux. Porphyre nous raconte l’entrevue que son maître eut un jour avec un prêtre égyptien, dans le temple d’Isis à Rome. Un prêtre avait invité Plotin à venir assister à l’apparition d’un démon familier qui lui obéissait dès qu’il l’appelait. L’Égyptien évoqua son démon. Mais à sa place il apparut un dieu, qui était d’un ordre supérieur à celui des démons, ce qui fit dire au prêtre : « Que vous êtes heureux, Plotin, d’avoir pour démon un Dieu ! Aussi Plotin répondit-il à Amélius, qui l’avait un jour prié de célébrer avec lui la fête d’une divi-

  1. Selon Suidas et Eunape ; car Porphyre n’indique pas le lieu de naissance de Plotin, dont il a tracé la Vie.
  2. Rejetant l’usage des bains, il se contentait de se frictionner tous les jours. Ceux qui lui rendaient ce service étant morts de la peste qui ravageait Rome, en 262 sous le règne de Gallien, Il négligea de se faire frictionner et cette négligence lui causa un mal de gorge. (Porphyre, Vie de Plotin.)