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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/117

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VI


IL N’Y avait plus à en douter, et la terrible supposition de la Reynie était justifiée. Olivier Brusson appartenait à l’horrible bande des assassins, et il était certainement aussi le meurtrier de son maître ! — Et Madelon ? Après une déception aussi cruelle, comme jamais ne lui en avaient suscité les pressentiments de sa conscience, devant cette preuve accablante de l’action d’une puissance infernale, à laquelle elle avait toujours refusé de croire, mademoiselle de Scudéry vint à douter de toute vérité. Elle donna accès au soupçon affreux de la complicité de Madelon dans cet abominable forfait. — Et comme il est dans la nature de l’esprit humain, dès qu’une image se présente à lui, en cherchant et en combinant des couleurs pour la peindre, d’en exagérer de plus en plus l’expression, ainsi, mademoiselle de Scudéry découvrit peu à peu, en repassant toutes les circonstances du crime, et en scrutant la conduite de Madelon dans ses plus petits détails, une foule de motifs à l’appui de ses préventions. Ainsi,