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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/161

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par le beau travail du manche. Quant au jeune homme, j’ai vu à la distance d’un pas tous les traits de sa figure, car son chapeau était tombé par terre, et je le reconnaitrais indubitablement. »

D’Andilly resta quelques moments silencieux, les regards baissés ; il dit ensuite : « Il ne faut plus songer maintenant à sauver Brusson des mains de la justice par les voies ordinaires : la résolution qu’il a prise de ne pas faire connaître Cardillac pour le vrai coupable, à cause de Madelon, est d’ailleurs excusable ; car, quand même il parviendrait à établir cette vérité en livrant le secret du passage dérobé, en décelant le trèsor amassé au prix du sang, sa complicité présumée le rendrait encore solidaire d’une condamnation capitale. La question restera la même, quand le comte de Miossens aura fait une déposition véridique, touchant sa rencontre avec l’orfèvre ; tout ce que nous devons chercher à obtenir, c’est un délai quelconque. Que M. le comte se rende à la Conciergerie, qu’il se fasse représenter Olivier Brusson, et constate son identité avec l’homme qu’il a vu relever Cardillac ; qu’il se présente alors au président La Reynie, et lui dise : « Tel jour, dans la rue Saint-Honoré, j’ai vu assassiner un homme, et j’étais à deux pas de distance, quand un autre homme s’élançant s’est baissé vers le cadavre, et, y trouvant encore des traces de vie, l’a chargé sur ses épaules et l’a emporté. Cet homme, je l’ai reconnu dans Olivier Brusson. — Cette déclaration donne lieu à un nouvel interrogatoire de Brusson, et nécessite sa confrontation avec M. de Miossens. Bref, on fait