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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/231

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Le lendemain matin, le travail commença. L’intendant vint présenter ses comptes, plusieurs personnes se présentèrent pour faire juger leurs débats ou régler d’autres affaires. À midi, mon grand-oncle se rendit avec moi dans l’aile qu’habitaient les deux baronnes, pour leur faire une visite de cérémonie en régle. Franz nous annonça, et l’on nous fit attendre quelques moments. Enfin, une petite duègne de soixante ans au moins, toute voûtée et vêtue de soie des pieds à la tête, qui s’intitulait la camériste intime de leurs grâces, nous introduisit dans le sanctuaire. Les deux vieilles dames, habillées d’après les modes du temps le plus reculé et bizarrement attifées, nous reçurent avec un cérémonial risible ; j’eus l’air surtout d’exciter chez elles une vive surprise, lorsque mon grand-oncle, avec son humeur joviale, me présenta comme un jeune jurisconsulte destiné à l’assister dans son ministère. On lisait sur leurs mines que, d’après ma jeunesse, elles jugeaient