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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/257

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En présence du monde la baronne ne m’adressait que de temps en temps quelques paroles bienveillantes ; mais il ne se passait presque pas de soirée sans qu’un messager de mademoiselle Adelheid ne vint en secret me mander auprès de sa maitresse, Nous en vînmes bientôt à entremêler à la musique des conversations variées ; et quand la baronne et moi nous commencions à nous perdre dans des abstractions sentimentales, dans des songes romanesques, mademoiselle Adelheid nous interrompait tout à coup par des plaisanteries triviales et burlesques, quoique son âge dût faire paraître étrange dans sa bouche cet excès de jovialité et d’enfantillage.

Toutefois, à maint et maint témoignage, je dus reconnaître, en effet, qu’ainsi que son regard me l’avait fait pressentir à la première vue, Séraphine nourrissait au fond de l’âme un germe de deuil et de fatalité. Alors je crus plus que jamais à l’influence des sombres revenants du château. J’avais l’esprit