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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/295

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Dans une nuit orageuse de l’automne de 1760, tous les habitants du château de R....sitten furent réveillés par un bruit terrible, comme si tout le vaste édifice se fût écroulé de fond en comble. En un clin d’œil, tout le monde fut sur pied et vingt flambeaux furent allumés. Une anxiété mortelle peinte sur sa figure pâle, l’intendant arriva muni de ses clefs. Mais quel fut l’étonnement profond de chacun, lorsqu’en parcourant les appartements et les corridors au milieu d’un silence lugubre, que le craquement des serrures, mises péniblement en jeu, et les pas retentissants des témoins rendaient plus effrayant encore, on ne découvrit nulle part la moindre trace de destruction.

Alors le vieil intendant, frappé d’un pressentiment, monta à la grande Salle des Chevaliers, près de laquelle avait l’habitude de reposer le baron Roderich de R***, après s’être livré à ses observations astronomiques. Entre la porte de sa chambre et celle d’un autre cabinet, il y en avait une troisièmequi