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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/303

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aussi de la fidélité d’un chien. » Et en même temps, il tendit au baron une clef d’acier luisante, que celui-ci lui arracha des mains avec un avide empressement, et avec laquelle il ouvrit la porte sans plus de difficultés.

On pénétra dans un caveau bas et étroit où était une grande caisse en fer, dont le couvercle était ouvert. Sur l’amas de sacs pleins qu’elle contenait, l’on trouva un billet plié. Le vieux baron y avait tracé ces mots de sa main bien reconnaissable, et en caractères majuscules pareils à ceux dont nos ancêtres faisaient usage :

Cent cinquante mille ecus en vieux frédérics d’or, somme économisée sur les revenus du majorat de R....sitten, et destinée aux constructions du chateau.

Le titulaire du majorat qui me succédera devra, en outre, au moyen de cet argent, faire bâtir sur le sommet de la colline, à la pointe tournée vers l’ouest, et pour remplacer l’ancienne tour du château, qu’il trouvera détruite, un phare élevé, pour servir de guide aux navigateurs, et veiller à ce qu’il soit entretenu allumé toutes les nuits.

R....sitten, dans la nuit de Saint-Michel de l’année 1760.

Roderich, baron de R***.

Ce ne fut qu’après avoir soulevé les sacs l’un après l’autre, et les avoir laissé retomber dans la caisse pour se réjouir au son des pièces d’or, que le baron, se