Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/308

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

malgré les regards de défiance dont le baron le poursuivait souvent à cause du trésor supposé des ruines, le vieil intendant se comportait envers lui avec une réserve affectée, mais respectueuse.

Mais ce qui étonnait étrangement tout le monde, c’était de voir Daniel rajeunir en quelque sorte de jour en jour. Il commençait probablement à se consoler de la perte de son vieux maître, qui l’avait d’abord si fort accablé. Peut-être aussi cela venait-il de ce qu’il n’était plus obligé de passer des nuits froides et sans sommeil au sommet de la tour, de ce qu’il avait une bonne nourriture et de bon vin à sa discrétion ; bref, le vieillard usé semblait vouloir redevenir un homme robuste, d’apparence vigoureuse, au visage coloré, au ventre rebondi, et le premier à rire de bon cœur, chaque fois qu’un plaisir ou un bon mot lui en fournissait l’occasion.