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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/406

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été dépassé. — La piété est une habitude constante des actions pieuses ; et toute action pieuse est une hypocrisie, bien qu’elle soit faite dans le but non pas tant d’abuser le prochain que de se délecter soi-même au reflet éblouissant de l’éclatante auréole d’or faux, à l’aide de laquelle on s’est improvisé Saint.

N’as-tu pas senti maintes fois, mon cher Bramine, s’élever dans ton propre sein des mouvements et des idées que tu ne pouvais concilier avec ce que tu tiens pour juste et sage, par suite de l’habitude, et sans oser sortir de l’ornière creusée par la morale surannée des nourrices ? Or, tous ces doutes contre les principes dogmatiques de ma mère l’oie, tous ces bouillants penchants qui viennent se heurter contre la digue artificielle opposée à leur torrent par les systèmes des moralistes, l’irrésistible tentation de