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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/411

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en quelque sorte sur mon terrain, je serai facilement absous à ses yeux.

Ottmar est un de ces hommes nombreux qui, non dépourvus de raison, et même doués d’une vivacité d’esprit enthousiaste, embrassent aisément ce qu’il y a de nouveau et de progressif dans le domaine de la science ; mais là se bornent leurs prétentions, et ils n’acquièrent ainsi qu’une connaissance superficielle des choses, tout en se félicitant de la puissance de leurs facultés. Car leur esprit ne s’arrête qu’à la forme, sans même se douter des secrets de l’intérieur. Ils ont une intelligence incontestable, mais tout à fait dénuée de profondeur.

Ottmar, je te l’ai déjà dit, s’est amarré à moi ; et, voyant en lui le type d’une classe de jeunes gens extrêmement nombreuse, surtout aujourd’hui, je trouvai plaisant de me divertir à ses dépens. Il a foulé le sol de ma chambre avec la même vénération que si c’eût été le sanctuaire intime et inabordable du temple de Saïs13 ; et en revanche de sa soumission passive et volontaire, digne d’un écolier régi par la férule, j’ai cru devoir le laisser disposer de quelques jouets innocents qu’il eût à montrer tout triomphant aux autres enfants, en faisant glorieusement parade devant eux de la faveur du maître.

Lorsque j’eus cédé à ses prières en l’accompagnant à la terre de son père, je trouvai dans le baron un vieillard capricieux, ayant pour acolyte un vieux peintre original et fantasque, qui s’avise parfois de faire le bouffon moraliste et sentimental.

Je ne sais plus ce que je l’ai dit d’abord sur l’impression