Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/422

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quelle terreur m’inspire cette apparition, malgré tous mes efforts pour me persuader que c’était Alban ? — Se pourrait-il que le démon funeste qui se révéla au baron dès sa plus tendre jeunesse, rappelé aujourd’hui à l’existence, vint, comme son génie fatal, le menacer d’une manière visible de quelque catastrophe ? Mais éloignons ces sombres pressentiments ! — Persuade-toi, Franz, que ce tissu de rêves effrayants n’est souvent dû qu’au trouble des fonctions de l’estomac. — Ne devrait-on pas avaler des diavolini14 pour se préserver du désagrément des mauvais rêves ?

» Juste Dieu ! — Morte ! — Elle est morte ! — Je dois faire part à votre seigneurie, à cause des archives de la famille, de quelle manière est morte la charmante baronne Maria. — Je ne suis décidément pas fait pour traiter les affaires diplomatiques… et si Dieu ne m’avait gratifié d’un peu de force dans le poignet pour manier le pinceau… — Ce qu’il y a de certain, c’est qu’au moment où Hypolite ouvrait les bras pour l’y presser devant l’autel, elle tomba… morte… morte ! — Le reste je le recommande à la justice divine !

» Oui, c’était toi ! — Alban ! — pernicieux démon ! — tu l’as tuée avec tes manœuvres sataniques… Quel dieu l’a révélé à Hypolite ? — Tu