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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 4, trad. Egmont, 1836.djvu/13

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LA MAISON DÉSERTE.
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I

Vous savez (ainsi commença Théodore) que je passai tout l’été dernier à B… Le grand nombre d’anciens amis et de connaissances que j’y rencontrai, la vie libre et animée de cette capitale, les agréments variés qu’y offre la culture des sciences et des arts, tout cela me captiva ; jamais je n’avais été plus gai, et je m’abandonnai avec délices à mon goût passionné pour les flâneries solitaires, me délectant à examiner chaque gravure, chaque affiche, ou à observer les individus que je rencontrais, et même à tirer en imagination l’horoscope de quelques-uns. D’ailleurs, le spectacle des nombreux et magnifiques édifices de B… et celui des merveilleux produits de l’art et du luxe auraient suffi pour donner à mes promenades un attrait irrésistible.

L’avenue bordée d’hôtels somptueux qui conduit à la porte de — est le rendez-vous habituel des gens du grand monde, à qui leur position ou leur fortune