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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 4, trad. Egmont, 1836.djvu/262

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tré profondément dans l’âme, et dont on a pu saisir le sens intime et mystérieux, que des mots appris par cœur. — Mais quelle fut la suite de cette aventure, ô Berganza ?

BERGANZA.

Je me trainai péniblement, faible et débile comme je l’étais, de la grande route sous des arbres voisins, et je m’endormis. À mon réveil, le soleil était déjà bien haut sur l’horizon, et je sentais l’huile des sorcières s’échauffer sur mon dos velu. J’allai me plonger dans le ruisseau qui gazouillait à travers les buissons, pour me rafraîchir et me débarrasser du maudit onguent, et je me mis ensuite à courir en avant avec une nouvelle vigueur, car je ne me souciais pas de retourner a Valladolid, craignant de retomber peut-être encore dans les mains de la maudite Cagnizares. Mais à présent, mon ami, prête une oreille attentive : car, de même que la morale vient après la fable, ce qui va suivre t’expliquera suffisamment enfin comment j’existe encore.

MOI.

Cela pique en effet bien vivement ma curiosité, car plus je te regarde, et quand je réfléchis que depuis plusieurs centaines d’années...

BERGANZA.

N’achéve pas ! — J’espère bien que tu te montreras digne de la confiance que j’ai mise en toi, à