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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 4, trad. Egmont, 1836.djvu/418

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ma folle témérité, parce qu’il plut à Diéu d’éveiller à la vie par un miracle cette image idéale enfantée paf le génie de l’artiste, j’imaginai qu’il me serait permis de l’enchaîner, comme un être semblable à moi, dans l’étroite circonférence de notre pitoyable dépendance terrestre. Non ! non, Félicité ! je ne t’ai point perdue ! tu m’appartiendras à jamais, car tu n’es en réalité que le génie de l’art qui m’inspire.... C’est maintenant, maintenant seulement que je te reconnais. Quoi de commun entre nous et la conseilliére criminelle Mathesius ? rien assurément. a Je ne saurais en effet, l’interrompit quelqu’un, mon honorable monsieur Tràugott, ce qu’il pourrait y avoir de commun.... »

Tràugott, réveillé comme d’un rêve, se retrouva sans savoir comment dans la Cour d’Artus, appuyé contre la colonne de granit. Celui qui avait prononcé ces mots était le mari de Christine, et il remit à Tràugott Une lettre qui venait d’arriver dé Rome à l’instant même. >

Matuszewski écrivait à son ami. « Dorine, mon très-cher ami, est plus jolie et plus a gracieuse que jamais, sauf une légère pâleur résultant du chagrin de ton absence. Elle t’attend » avec une impatience sans égale, car elle ne peut » pas’ supposer un instant que tu puisses l’oublier a jamais : elle t’aime du plus profond de son âme. a Quand te ïeverrons4ious ?... a Je suis enchanté, dit Tràugott au mari de Chris-