Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ne contiennent rien qui ait pu don-

    manesque cherchoit à cacher la doctrine. Il paroît que c’est à lui que le christianisme est redevable de la plûpart de ses dogmes. Platon admiettoit trois hypostases, ou façons d’être de la divinité. La premiere constitue le Dieu suprême : la seconde le Logos, le verbe, l’intelligence divine, engendrée du premier Dieu ; la troisième est l’esprit, ou l’ame du monde. Les premiers docteurs du christianisme paroissent avoir été platoniciens : leur enthousiasme trouvoit, sans doute, dans Platon, une doctrine analogue à leur religion : s’ils eussent été reconnoissans, ils auroient dû en faire un prophéte, ou un pere de l’église. Les Missionnaires Jésuites ont trouvé au Thibet une divinité presque semblable à celle de nos pays : chez ces Tartares, Dieu s’appelle Kon-cio-cik, Dieu unique, & Kon-cio-fum, Dieu triple. Sur leurs chapelets, ils disent, om, ha, hum, intelligence, bras, puissance ; ou parole, cœur, amour. Ces trois mots sont un des noms de la divinité. Voyez Lettres édif. tom. 15. Le nombre trois fut toujours révéré des anciens ; parce que, dans les langues orientales, falom, qui signifie trois, signifie aussi salut.