Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/174

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d’idées affreuses de la divinité, de contradictions frappantes, n’ont jamais pu savoir à quoi s’en tenir ; n’ont jamais pu s’accorder sur la façon d’entendre les volontés d’un dieu changeant et capricieux, et n’ont jamais su précisément ce que ce Dieu exigeoit d’eux : ainsi, ce livre obscur fut pour eux une pomme de discorde, une source intarissable de querelles, un arsenal, dans lequel les partis les plus opposés se pourvûrent également d’armes. Les géometres n’ont aucune dispute sur les principes fondamentaux de leur science ; par quelle fatalité, le livre révélé des chrétiens, qui renferme les fondemens de leur religion divine, d’où dépend leur félicité éternelle, est-il inintelligible, et sujet à des disputes, qui si souvent ont ensanglanté la terre ? à en juger par les effets, un tel livre ne devroit-il pas plutôt être regardé comme l’ouvrage d’un génie malfaisant, de l’esprit