Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/185

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affreux caractere, on est bien plus sûr de lui plaire, en exterminant ses ennemis, qu’en les laissant en paix offenser leur créateur. Une pareille divinité doit servir de prétexte aux excès les plus nuisibles ; le zele de sa gloire sera un voile, qui couvrira les passions de tous les imposteurs, ou fanatiques, qui prétendront être les interprêtes des volontés du ciel ; un souverain croira pouvoir se livrer aux plus grands crimes, lorsqu’il croira les laver dans le sang des ennemis de son dieu.

Par une conséquence naturelle des mêmes principes, une religion intolérante ne peut être que conditionnellement soumise à l’autorité des souverains temporels. Un juif, un chrétien, ne peuvent obéir aux chefs de la société, que lorsque les ordres de ceux-ci seront conformes aux volontés arbitraires, et souvent insensées, de ce dieu. Mais qui est-ce qui décidera si