Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/213

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qu’elles n’envisagent leur dieu que du côté le plus riant, et qu’elles ferment les yeux sur ses véritables défauts[1]. L’amour de Dieu n’est pas le mystère le moins inconcevable de notre religion.

La Charité , considérée comme l’amour de nos semblables, est une dis-

  1. C’est un tempérament ardent & tendre, qui produit la dévotion mystique. Les femmes hystériques sont communément celles qui aiment Dieu avec le plus de vivacité ; elles l'aiment avec emportement, comme elles aimeroieut un homme. Les Ste. Thérèse, les Madeleine de Pazzy, les Marie à-la-coque, & presque toutes les religieuses bien dévotes , sont dans ce cas. Leur imagination s’égare, et elles donnent à leur Dieu, qu’elles se peignent sous des traits charmans, la tendresse qu’il ne leur est pas permis de donner à des êtres de notre espèce. Il faut de l’imagination, pour s’éprendre d'un objet inconnu. Il en faut bien plus encore, pour aimer un objet qui n'a rien d’aimable ; il faut de la folie, pour aimer un objet haïssable.