Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fruit la société peut-elle recueillir de ces vertus, qui rendent l’homme sombre, misérable, et incapable d’être utile à la patrie ? La raison et l’expérience, sans le secours de la superstition, ne suffisent-elles donc pas, pour nous prouver que les passions et les plaisirs, poussés à l’excès, se tournent contre nous-mêmes, et que l’abus des meilleures choses devient un mal véritable ? Notre nature ne nous force-t-elle pas à la tempérance, à la privation des objets qui peuvent nous nuire ? En un mot, un être, qui veut se conserver, ne doit-il pas modérer ses penchans, et fuir ce qui tend à sa destruction[1] ? Il est évident que le

  1. Les idées funestes, que les hommes ont eues de tout tems de la Divinité, jointes au desir de se distinguer des autres, par des actions extraordinaires, sont les vraies sources des pénitences qui nous voyons pratiquer dans toutes les parties du monde. Rien de plus étonnant que les pénitences des Joguis Indiens,