Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/297

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les prêtres, du consentement des souverains, sont chargés, dans certains pays, de maintenir la foi dans sa pureté. Juges dans leur propre cause, ils condamnent aux flammes ceux dont les opinions leur paroissent dangereuses[1] ; entourés de délateurs, ils épient

  1. Les tribunaux civils, quand ils sont justes, ont pour maxime de chercher tout ce qui peut tendre à la défense de l’accusé, le tribunal de l’inquisition prend exactement le contrepied. Jamais on ne dit à l’accusé la cause de sa détention, jamais on ne lui confronte les témoins ; s’il ignore son crime, il faut pourtant qu’il avoue. Voilà les maximes des prêtres Chrétiens. Il est vrai que l’inquisition ne condamne personne à mourir ; des prêtres ne peuvent verser du sang par eux-mêmes, cette fonction est réservée au bras séculier, & ces fourbes font mine d’intercéder pour le coupable, bien sûrs de n’être point écoutés. Que dis-je ? ils seroient sans doute, un beau bruit, si le magistrat alloit les prendre au mot. Conduite bien digne de ces hommes, en qui l’intérêt étouffe l’humanité, la sincérité, la pudeur.