Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/329

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& les rendre malheureux, qu’une politique vertueuſe & plus éclairée l’affoibliſſe & l’anéantiſſe peu-à-peu, pour rendre les nations heureuſes ; si juſqu’ici l’éducation n’a ſervi qu’à former des enthousiastes & des fanatiques, qu’une éducation plus ſenſée forme de bons citoyens ; ſi une morale, étayée par le merveilleux, & fondée ſur l’avenir, n’a point été capable de mettre un frein aux passions des hommes, qu’une morale, établie sur les beſoins réels & préſens de l’eſpéce humaine, leur prouve que, dans une ſociété bien constituée, le bonheur eſt toujours la récompenſe de la vertu ; la honte, le mépris & les châtimens, ſont la ſolde du vice et les compagnons du crime.

Ainsi, que les Souverains ne craignent point de voir leurs ſujets détrompés d’une ſuperstition qui les aſſervit eux-mêmes, & qui, depuis tant de ſiécles, s’oppoſe au bonheur de leurs Etats. Si l’erreur eſt un mal, qu’ils lui oppo-