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le Dieu qu’il hérita des juifs. Ce dieu fut un ſultan, un deſpote, un tyran, à qui tout fut permis ; l’on fit pour- tant de ce dieu le modéle de la per- fection ; l’on commit en ſon nom les crimes les plus révoltans, & les plus grands forfaits furent toujours juſti- fiés, dès qu’on les commit pour ſou- tenir ſa cauſe, ou pour mériter ſa faveur. Ainſi la religion chrétienne, qui ſe vante de prêter un appui inébranlable à la morale, & de préſenter aux hommes les motifs les plus forts pour les exciter à la vertu, fut pour eux une ſource de divi- ſions, de fureurs & de crimes ; ſous pré- texte de leur apporter la paix, elle ne leur apporta que la fureur, la haine, la diſcorde & la guerre ; elle leur fournit mille moyens ingénieux de ſe tour- menter ; elle répandit ſur eux des fléaux inconnus à leurs peres ; & le chrétien, s’il eut été ſenſé, eut mille fois regretté la paiſible ignorance des ſes ancêtres idolâtres.