Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/75

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du néant[1] ; il crée le monde pour être la demeure de l’homme, qu’il a fait à son image ; à peine cet homme, unique objet des travaux de son Dieu, a-t-il vu la lumiere, que son créateur lui tend un piége, auquel il favoit sans doute qu’il devoit succomber. Un serpent, qui parle, séduit une femme, qui n’est point surprise de ce phénomène ; celle-ci, persuadée par le serpent, sollicite son mari de manger un fruit défendu par Dieu lui-même. Adam, le pere du genre humain, par cette faute légere, attire sur lui-même, & sur sa postérité innocente, une foule de maux, que la mort suit, sans encore les terminer. Par l’offense d’un

  1. Les anciens Philosophes regardoient comme un axiome, que rien ne se fais de rien. La création, telle que les chrétiens l’admettent aujoud’hui, c’est-à-dire, l’éduction du néant, est une invention théologique assez moderne. Le mot Barah, dont la Genése se sert, signifie faire, arranger, disposer une matiere déjà existente.