Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/88

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la religion chrétienne ne proscrit-elle pas la raison ? N’en défend-elle pas l’usage dans l’examen des dogmes merveilleux qu’elle nous présente ? Ne déclame-t-elle pas sans cesse contre une raison prophane, qu’elle accuse d’insuffisance, et que souvent elle regarde comme une révolte contre le ciel ? Avant de pouvoir juger de la révélation divine, il faudroit avoir une idée juste de la divinité. Mais où puiser cette idée, sinon dans la révélation elle-même, puisque notre raison est trop foible pour s’élever jusqu’à la connoissance de l’être suprême ? Ainsi, la révélation elle-même nous prouvera l’autorité de la révélation. Malgré ce cercle vicieux, ouvrons les livres qui doivent nous éclairer, et auxquels nous devons soumettre notre raison. Y trouvons-nous des idées précises sur ce dieu dont on nous annonce les oracles ? Saurons-nous à quoi nous en tenir sur ses attributs ? Ce dieu n’est-il