Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/112

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sonnable dans ce même dernier article du Naudæana, c’est qu’on y fait dire à Naudé, homme d’une expérience infinie en matière de livres, qu’il n’avait jamais lu le livre des trois imposteurs, qu’il ne le croyoit pas imprimé, & qu’il estimoit fabuleux tout ce qu’on en débitoit.

On peut encore ajouter à ce catalogue le fameux athée Jules César Vanini, brûlé à Toulouse, l’an 1619. sous le nom de Lucilio Vanino, accusé d’avoir répandu ce mauvais livre en France quelques années avant celle de son supplice.

S’il y a des écrivains follement crédules, gens dépourvus de sens commun, qui puissent admettre ces impertinences, & assurer que ce livre se vendoit publiquement alors en divers endroits de l’Europe, les exemplaires n’en devroient pas être si rares  ; un seul suffiroit pour résoudre la question, mais on n’en voit aucun, ni de ceux-là, ni de ceux qu’on dit avoir été imprimés, soit par Chrétien Wechel à Paris vers le milieu du seizième siècle, soit par le nommé Nachtegal, à La Haye, en 1614. ou 1615. Le Père Théophile Raynaud a dit que le premier, de riche qu’il étoit, tomba par punition divine dans une extrême pauvreté. Mullerus dit que le second fut chassé de la