Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/125

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pourroit appuyer la conjecture & faire croire qu’il ne plaidoit pour Frédéric qu’afin qu’on ne mît pas sur son compte une production si scandaleuse : & peut-être nous aurait-il ôté tout prétexte de conjecture, en confessant la vérité, si lorsque Frédéric le soupçonnant d’avoir conspiré contre sa vie, ne l’eût condamné à avoir les yeux crevés, & à être livré aux Pisantins ses cruels ennemis, & si le désespoir n’eût avancé sa mort dans un infâme cachot, d’où il ne pouvoit se faire entendre à personne. Ainsi, voilà détruites toutes les fausses accusations contre Averroès, Boccace, Dolet, Aretin, Servet, Ochin, Campanelle, Pogge, Pulci, Muret, Vanini, Milton & plusieurs autres  ; & le livre se trouve avoir été composé par un savant du premier ordre de la Cour de cet Empereur, & par son ordre. Quant à ce qu’on a soutenu qu’il avait été imprimé, je crois pouvoir avancer qu’il y a guère d’apparence, puisqu’on peut s’imaginer que Frédéric ayant tant d’ennemis de tous côtés, n’aura pas divulgué ce livre qui leur auroit donné une belle occasion de publier son irréligion, & peut-être n’y en eût-il jamais que l’original, & cette copie envoyée à Othon de Bavière.