Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/20

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représente l’Être universel dans lequel, pour parler comme saint Paul, nous avons la vie, le mouvement & l’être. C’est notion n’a rien qui soit indigne de Dieu  ; car, si tout est Dieu, tout découle nécessairement de son essence, & il faut absolument qu’il soit tel que ce qu’il contient, puisqu’il est incompréhensible que des êtres tout matériels soient maintenus & contenus dans un être qui ne le soit point. Cette opinion n’est point nouvelle  ; Tertullien, l’un des plus savants hommes que les Chrétiens aient eu, a prononcé contre Appelles, que ce qui n’est pas corps n’est rien, & contre Praxéas, que toute substance est un corps[1]. Cette doctrine cependant n’a pas été condamnée dans les quatre premiers Conciles Œcuméniques ou généraux[2].

  1. Quis autem negabit Deum esse corpus, etsi Deus Spiritus  ? Spiritus ? Spiritus etiam corporis sui generis, in sua effigie. Tertul. adv. Prax. Cap. 7.
  2. Ces quatre premiers Conciles sont : 1o celui de Nicée, en 325, sous Constantin & le pape Sylvestre  ; 2o celui de Constantinople, en 381, sous Gratien, Valentinien & Théodose, & le pape Damase I   ; 3o celui d’Ephèse, en 431, sous Théodose le jeune & Valentinien, & le pape Célestin  ; 4o celui de Chalcédoine, en 451, sous Valentinien & Martian, & le pape Léon I.