verains, c’est-à-dire, par des marques de soumission & de respect, tels que sont les présents, les prières, &c. Je dis d’abord, car la nature n’apprend point à user de Sacrifices sanglants en cette rencontre : ils n’ont été institués que pour la subsistance des Sacrificateurs & des Ministres destinés au service de ces Dieux imaginaires.
Ce germe de Religion (je veux dire de l’espérance & la crainte), fécondé par les passions & opinions diverses des hommes, a produit ce grand nombre de croyances bizarres qui sont les causes de tant de maux & de tant de révolutions qui arrivent dans les États.
Les honneurs & les grands revenus qu’on a attachés au Sacerdoce, ou aux Ministres des Dieux, ont flatté l’ambition & l’avarice de ces hommes rusés qui ont su profiter de la stupidité des Peuples ; ceux-ci ont si bien donné dans leurs pièges qu’ils se sont fait insensiblement une habitude d’encenser le mensonge & de haïr la vérité.
Le mensonge étant établi, & les am-