Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/50

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le convaincre de mensonge, soit qu’il répondit que c’était par une autorité humaine, parce qu’il n’était point du Corps Sacerdotal, qui seul était chargé de l’instruction du peuple  ; soit qu’il se vantât de prêcher par l’ordre exprès de Dieu, sa doctrine étant opposée à la Loi de Moyse  ; il se tira d’affaire en les embarrassant eux-mêmes & en leur demandant au nom de qui Jean avait été baptisé  ?

Les Pharisiens, qui s’opposaient par politique au Baptême de Jean, se fussent condamnés eux-mêmes en avouant que c’était au nom de Dieu. S’ils ne l’avouaient pas, ils s’exposoient à la rage de la populace, qui croyoit le contraire. Pour sortir de ce mauvais pas, ils répondirent qu’ils n’en savoient rien, à quoi Jésus-Christ répondit qu’il n’était pas obligé de leur dire pourquoi & au nom de qui il prêchoit.

§. 14.

Telles étaient les défaites du destructeur de l’ancienne Loi, & du père de la nouvelle religion, qui fut bâtie sur les ruines de l’ancienne, où un esprit désintéressé ne voit rien de plus divin que dans les Religions qui l’ont précédé. Son fondateur, qui n’était pas tout-à--