Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/52

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ciles à ébranler en matière de religion, Jésus-Christ, à l’imitation des autres novateurs, eut recours aux miracles qui ont toujours été l’écueil des ignorants, & l’asile des ambitieux adroits.

§. 15.

Par ce moyen, le Christianisme étant fondé, Jésus-Christ songea habilement à profiter des erreurs de la politique de Moyse, & à rendre la Nouvelle Loi éternelle  ; entreprise qui lui réussit au-delà, peut-être, de ses espérances. Les prophètes hébreux pensaient faire honneur à Moyse en prédisant un successeur qui lui ressembleroit  ; c’est-à-dire un Messie grand en vertus, puissant en biens & terrible à ses ennemis. Cependant, leurs Prophéties ont produit un effet tout contraire, quantité d’ambitieux ayant pris de là occasion de se faire passer pour le Messie annoncé, ce qui causa des révoltes qui ont duré jusqu’à l’entière destruction de l’ancienne République des Hébreux. Jésus-Christ, plus habile que les prophètes Mosaïques, pour discréditer d’avance ceux qui s’élèveroient contre lui, a prédit qu’un tel homme seroit le grand ennemi de Dieu, le favori des Démons,