Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/60

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instruire le peuple, quand ils ont déclamé contre les seuls hommes qui sachent ce que c’est que la droite raison & la véritable vertu  ; tant il est vrai que rien au monde n’approche si peu des mœurs des vrais sages que les actions de ces hommes superstitieux qui les décrient  ; ceux-ci semblent n’avoir étudié que pour parvenir à un poste qui leur donne du pain, ils sont vains & s’applaudissent quand ils l’ont obtenu, comme s’ils étoient parvenus à un état de perfection, bien qu’il ne soit pour ceux qui obtiennent qu’un état d’oisiveté, d’orgueil, de licence & de volupté, où la plupart ne suivent rien moins que les maximes de la Religion qu’ils professent. Mais laissons-là des gens qui n’ont aucune idée de la vertu réelle, pour examiner la Divinité de leur Maître.

§. 19.

Après avoir examiné la politique & la morale du Christ, où l’on ne trouve rien d’aussi utile & d’aussi sublime que dans les écrits des anciens Philosophes, voyons si la réputation qu’il s’est acquise après sa mort est une preuve de sa Divinité. Le Peuple est si accoutumé à la déraison, que je m’étonne qu’on prétende tirer aucune conséquence de sa conduite  ;