Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

esprit borné ; l’ignorance les imagina & l’intérêt les fomente.

§. 4.

Ainsi tout homme sensé ne peut croire ni Dieu, ni Enfer, ni Esprit, ni Diables, de la manière qu’on en parle communément. Tous ces grands mots n’ont été forgés que pour éblouir ou intimider le vulgaire. Que ceux donc qui veulent se convaincre encore mieux de cette vérité prêtent une sérieuse attention à ce qui suit, & s’accoutument à ne porter des jugements qu’après de mûres réflexions.

§. 5.

Une infinité d’astres que nous voyons au-dessus de nous, on fait admettre autant de corps solides où ils se meuvent, parmi lesquels il y en a un destiné à la Cour céleste, où Dieu se tient comme un Roi au milieu de ses Courtisans. Ce lieu est le séjour des Bienheureux, où l’on suppose que les bonnes âmes vont se rendre en quittant le corps. Mais, sans nous arrêter à une opinion si frivole & que nul homme de bon sens ne peut admettre, il est certain que ce que l’on appelle Ciel, n’est autre chose que la continuation