Page:Homère - Iliade, trad. Leconte de Lisle.djvu/149

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nes dans le grand Olympos, et elle les arrêta aux premières portes de l’Olympos aux vallées sans nombre, et elle leur dit les paroles de Zeus :

— Où allez-vous ? Pourquoi votre cœur est-il ainsi troublé ? Le Kronide ne veut pas qu’on vienne en aide aux Argiens. Voici la menace du fils de Kronos, s’il agit selon sa parole : Il écrasera les chevaux rapides sous votre char qu’il brisera, et il vous en précipitera, et, avant dix ans, vous ne guérirez point des plaies que vous fera la foudre. Athènè aux yeux clairs, tu sauras que tu as combattu ton père ! Sa colère n’est point aussi grande contre Hèrè, car elle est habituée à toujours résister à sa volonté. Mais toi, très-violente et audacieuse chienne, oseras-tu lever ta lance terrible contre Zeus ?

Ayant ainsi parlé, Iris aux pieds rapides s’envola, et Hèrè dit à Athènè :

— Ah ! fille de Zeus tempêtueux, je ne puis permettre que nous combattions contre Zeus pour des mortels. Que l’un meure, que l’autre vive, soit ! Et que Zeus décide, comme il est juste, et selon sa volonté, entre les Troiens et les Danaens.

Ayant ainsi parlé, elle fit retourner les chevaux aux sabots massifs, et les Heures dételèrent les chevaux aux belles crinières et les attachèrent aux crèches divines, et appuyèrent le char contre le mur éclatant. Et les Déesses, le cœur triste, s’assirent sur des siéges d’or au milieu des autres Dieux. Et le Père Zeus poussa du haut de l’Ida, vers l’Olympos, son char aux belles roues et ses chevaux, et il parvint aux siéges des Dieux. Et l’Illustre qui ébranle la terre détela les chevaux, posa le char sur un autel et le couvrit d’un voile de lin. Et Zeus à la grande voix s’assit sur son trône d’or, et le large Olympos trembla sous lui. Et Athènè et Hèrè étaient assises loin de Zeus, et elles ne lui parlaient ni ne l’interrogeaient ; mais il les devina et dit :