Page:Homère - Iliade, trad. Leconte de Lisle.djvu/326

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Il tomba avec bruit et ses armes retentirent sur lui. Et Aias perça au milieu du ventre le brave Phorkys, fils de Phainops, qui défendait le corps de Hippothoos. L’airain rompit le creux de la cuirasse et déchira les entrailles. Il tomba, saisissant la terre avec ses mains, et les premiers rangs, ainsi que Hektôr, reculèrent. Et les Argiens, avec de grands cris, entraînèrent, morts, Phorkys et Hippothoos, et enlevèrent leurs armes.

Alors, les Troiens eussent été mis en fuite par les braves Akhaiens et fussent rentrés dans Ilios, domptés par leur propre lâcheté, et les Akhaiens eussent remporté la victoire, malgré Zeus, par leur vigueur et leur courage, si Apollôn lui-même n’eût excité Ainéias, sous la forme du héraut Périphas Épytide qui avait vieilli, auprès de son vieux père, dans l’étude et la science de la sagesse. Semblable à Périphas, le fils de Zeus parla ainsi :

— Ainéias, comment sauveriez-vous la sainte Ilios, même malgré la volonté d’un Dieu ? En étant tels que des guerriers que j’ai vus, confiants dans leur propre courage, autant que dans la vigueur et le nombre de leur peuple. Zeus nous offre la victoire plutôt qu’aux Danaens, mais vous êtes des lâches qui ne savez pas combattre.

Il parla ainsi, et Ainéias reconnut l’archer Apollôn, et il cria aussitôt à Hektôr :

— Hektôr, et vous, chefs des Troiens et des alliés, c’est une honte de fuir vers Ilios, vaincus, à cause de notre lâcheté, par les braves Akhaiens. Voici qu’un des Dieux s’est approché de moi, et il m’a dit que le très-puissant Zeus nous était propice dans le combat. C’est pourquoi, marchons aux Danaens, et qu’ils n’emportent pas sans peine, jusqu’aux nefs, Patroklos mort.

Il parla ainsi, et il s’élança parmi les premiers combattants, et les Troiens firent face aux Akhaiens. Et Ainéias blessa d’un coup de lance Leiokritos, fils d’Arisbas, et