Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/289

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Ce qui fut faict. Si mangerent & beurent
Tout à loiſir, & ainſi qu’ilz voulurent.
    Aprés Soupper, le Chef de L’ambaſſade
Le bon Phenix, feit une baſſe Oeillade
À Vlyſſés. Lequel bien entendant
À quoy eſtoit ceſte Oeillade tendant,
Prend une Coupe, & Achillés invite
De boire à luy. Ô des Gregeois l’eſlite
(Dict il alors) Il convient, ce me ſemble,
Puis que l’on a repeu ſi bien enſemble,
Que par toy ſoit l’intencion cognue,
Qui à cauſé icy noſtre Venue.
Si tu nous as abondamment traictez,
Agamemnon nous avoit Bancquetez
Auparavant : mais ce bon Traictement,
Ne nous ſcauroit donner Contentement.
Le temps preſent aultre choſe demande,
Que de penſer ainſi à la Viande.
Tout noſtre Soing maintenant eſt de voir,
Comment pourrons à noſtre faict pourvoir.
Et d’inventer quelque prudent moyen,
De reſiſter à ce Peuple Troien :
En deſendant, que par eulx noz Vaiſſeaux
Ne ſoient bruſlez, & nous mortz à monceaux.
Ce qu’on ne peult nullement eviter,
S’il ne te plaiſt ta puiſſance exciter :
Et te veſtir de Force & bon Courage,
Pour nous, garder de ce cruel Dommage.
Les Ennemys ſe ſont deſja Campez
Aupres de nous. Ilz ont tous Oceupez
Les lieux prochains, faiſants Feux, menans Ioye :
Se promettans de ne rentrer en Troie,