Page:Homère - Odyssée, traduction Leconte de Lisle, 1893.djvu/181

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côtés, fouillaient son foie avec leurs becs ; et, de ses mains, il ne pouvait les chasser ; car, en effet, il avait outragé par violence Lètô, l’illustre concubine de Zeus, comme elle allait à Pythô, le long du riant Panopeus.

Et je vis Tantalos, subissant de cruelles douleurs, debout dans un lac qui lui baignait le menton. Et il était là, souffrant la soif et ne pouvant boire. Toutes les fois, en effet, que le vieillard se penchait, dans son désir de boire, l’eau décroissait absorbée, et la terre noire apparaissait autour de ses pieds, et un daimôn la desséchait. Et des arbres élevés laissaient pendre leurs fruits sur sa tête, des poires, des grenades, des oranges, des figues douces et des olives vertes. Et toutes les fois que le vieillard voulait les saisir de ses mains, le vent les soulevait jusqu’aux nuées sombres.

Et je vis Sisyphos subissant de grandes douleurs et poussant un immense rocher avec ses deux mains. Et il s’efforçait, poussant ce rocher des mains et des pieds jusqu’au faîte d’une montagne. Et quand il était près d’atteindre ce faîte, alors la force lui manquait, et l’immense rocher roulait jusqu’au bas. Et il recommençait de nouveau, et la sueur coulait de ses membres, et la poussière s’élevait au-dessus de sa tête.

Et je vis la Force Hèrakléenne, ou son image, car lui-même est auprès des Dieux immortels, jouissant de leurs repas et possédant Hèbè aux beaux talons, fille du magnanime Zeus et de Hèrè aux sandales d’or. Et, autour de la Force Hèrakléenne, la rumeur des morts était comme celle des oiseaux, et ils fuyaient de toutes parts. Et Hèraklès s’avançait, semblable à la nuit sombre, l’arc en main, la flèche sur le nerf, avec un regard sombre, comme un homme qui va lancer un trait. Un effrayant baudrier d’or entourait sa poitrine, et des images admirables y étaient sculptées, des ours, des sangliers sauvages et des lions ter-