Page:Homère - Odyssée, traduction Leconte de Lisle, 1893.djvu/450

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le prudent Triptolémos, Dioklès, Polyxeinos, l’irréprochable Eumolpos, Dolikhos, et notre brave père ; et les femmes de tous ces héros prennent soin de leurs demeures. Aucune d’elles, en te voyant, ne méprisera ta beauté et ne te chassera de sa demeure ; mais toutes t’accueilleront, car tu es semblable à une Déesse. Mais, si tu le préfères, reste, pendant que nous irons à la demeure de notre père. Et nous dirons tout à notre mère Métaneirè à la large ceinture, et elle ordonnera peut-être que tu viennes à notre demeure, sans en chercher une autre. Un fils engendré dans leur vieillesse, né tard, très désiré et très aimé, est nourri dans la solide demeure intérieure. Si tu le nourrissais et qu’il pût atteindre à la puberté, toutes les femmes t’envieraient, tant il ferait de présents à sa nourrice.

Elle parla ainsi, et Dèmètèr consentit par un signe de tête. Et les jeunes filles remportèrent fièrement les vases éclatants pleins d’eau. Et elles parvinrent promptement à la grande demeure de leur père et dirent aussitôt à leur mère ce qu’elles avaient vu et entendu. Et celle-ci leur ordonna de retourner et de l’engager pour un grand salaire.

Et les jeunes filles, comme des biches ou des génisses qui, au printemps, sautent dans les prairies, rassasiées de pâturage, relevant les plis de leurs belles robes, se hâtèrent vers le chemin creusé par les chars, et leurs cheveux, semblables au safran en fleur, flottaient autour de leurs épaules.

Et elles trouvèrent l’illustre Déesse au bord de la route, là où elles l’avaient laissée, et elles la conduisirent aux chères demeures de leur père. Et Dèmètèr, affligée au fond du cœur, marchait derrière, la tête voilée ; et le péplos bleu flottait autour des pieds légers de la Déesse.

Et elles arrivèrent bientôt aux demeures de Kéléos nourrisson de Zeus, et elles traversèrent le portique où leur