Page:Honnorat - Dictionnaire provençal-français, Projet, 1846.djvu/13

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— ♦) — tabula, de Mo libre, de Ma tabula, ainsi que : ad illos libres, -ad Mas tabulas, etc. que l’on forma les articles romans, el, lo . la, los, las, à los , à las , de las , de los , et ensuite les provençaux loti, de lou ou doou, à /on, loas ou leis , de tous ou deis , das pour de las . al pour à lou , as pour uls . à loits , eis, clc. Des qu’on eit trouvé un article pour chaque cas, on supprima les désinences qui en tenaient lieu, cl voilà la langue romane, dont un tics-grand nombre de mots sont pris du latin sans autre altération que cette suppression, (l’est ainsi qu’ont été formés : Abus , A’ Abusas. Art, d’Artis. Accusar , d’Actasare. Can , de Canis. Action, d’Aclionis. Caillai , de Canlare. Amie . d’Amicus. Cat, de Catus. Amar , d’ Á mare. Disputai , de Disputare. An, d’Annus. Divinttal . île Diviuilulis. Argent , d’Argcntum. Dur , de Duras , etc. La langue romane ayant supprimé les désinences par la raison que nous avons donnée, et pour réduire en même temps le nombre des syllabes, l’Apocope simple ou double , c’est-à-dire, la suppression d’une ou de plusieurs lettres , d’une ou de plusieurs syllabes à la fin des mots, devint l’instrument au moyen duquel on en fabriqua le plu* grand nombre, car celte Cgure s’applique non seulement à presque tous les noms, mais encore à presque tous les verbes. D’après le fréquent usage qu’on en a fait , la Syncope doit occuper le second rang parmi les Bgares de grammaire qui ont servi à la formation des langues néolatines ; mais l’emploi de celle-ci lient a de plus hautes considérations que celle qu’on a donnée pour l’apocope des noms, elle est essentiellement liée au génie des nations. L’habitude de syncoper el de tronquer les mots, est, chez les peuples, un caractère dislinctit de barbarie. N’étant point organisés , nu manquant de l’instruction nécessaire pour apprécier le charme de l’harmonie, les hommes qui habitent des climats rudes, ou qui gémissent sous un despotisme avilissant , ne cherchent dans leur langage que la brièveté et même la rudesse. L’inverse arriveàl’égard des peuples libreset civilisés qui habitent sous un ciel tempéré : aussi Denina,. T. 1. p. .*i0. fait-il observer que, si le* peuples barbares, en emprun- ,«