Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/29

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choir de ses yeux et faisant voir à la servante épouvantée l’enflure et l’inflammation des paupières ; « vous pouvez bien demander ce qu’il vous sied de faire maintenant, quand j’ai souffert le supplice par votre inattention. Pourquoi n’étiez-vous pas ici auparavant ? » s’informa-t-elle, très-colère. — « Si j’avais eu l’idée que Votre Altesse Royale eût besoin de moi, je serais venue sur-le-champ, » balbutia la fille avec terreur ; « mais il est rare que Votre Altesse Royale revienne d’aussi bonne heure, et je n’ai point entendu sonner. » — « Comment pourrais-je trouver la sonnette, quand je suis aveugle ? » fit la Princesse toujours en fureur et frappant du pied : « À l’avenir, si vous n’êtes pas dans ma chambre toutes les fois que j’ai besoin de vous, vous serez chassée. Allez tout de suite chercher mes parents : qu’on fasse quelque chose pour calmer la cuisante douleur de mes yeux ! Ne perdez pas un instant, entendez-vous ?… » dit-elle d’une voix stridente, pendant que la servante affolée de peur attendait pour savoir s’il y avait encore des ordres. S’élancer pour obéir déjà aux premiers mots, fut le mouvement de cette fille, murmurant tout comme elle allait : « Tyrannique petite personne ! elle mérite bien de souffrir ! » ce qui parvint à l’oreille de Blanche, dont s’aiguisait l’ouïe depuis sa souf-