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Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/76

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Phraate en vain reconquiert son beau trône
Contrairement au peuple, la Vertu
Du nom d’heureux ne l’a point revêtu.
          Elle défend qu’on prône

Des titres faux, et n’accorde un haut rang,
Un sceptre sûr, un laurier frais sans cesse
Qu’au seul mortel qui voit toute richesse
          D’un air indifférent.


III

À Q. DELLIUS


Au sein des revers souviens-toi de nourrir
Une humeur égale, et jamais ne déploie
      Dans la chance une insolente joie,
   Ô Dellius, puisque tu dois mourir,

Soit que le malheur sans répit te consterne,
Soit qu’aux jours chômés pressant un doux gazon,
      À l’écart, de sa vieille prison
   Ta main ravie épanche un gai falerne.

Vois-tu ce pin svelte et ce blanc peuplier
Aimant à confondre, en voûte hospitalière,
      Leurs rameaux ? Vois-tu cette onde claire
   Précipitant son cours irrégulier ?