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Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/57

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D’où les forests les plus espesses,
Suiuant les douceurs piperesses
D’Orphée, vindrent droit au son,
Tous arbres forçans leurs racines,
Et mesmes les vagues marines
Vindrent escouter sa chanson.

Mais que faut-il que i’entrelasse
Sur mon Luth, premier que la race,
Le los, l’honneur, & la maison
De Iupin, temperant le monde,
Les Dieux hautains, la terre, & l’onde,
Les ans, les iours, & leur saison ?

Il n’y eut oncq riẽ qui peust estre
Digne d’au sainct temple paroistre
Du ciel, passant toutes grandeurs,
Encor son large sein qui voûte,
N’eft riẽ prés ce Dieu qu’on redoute,
Duquel Pallas prend les honneurs.

L’aigu de ma voix yra fendre
L’air, ô Dieu Baccus pour espandre
Tes lierres rouges vineux,
Et toy divine chasseresse
De t’accoller mon vers ne cesse,
Ny de louer ton art heureux.

le veux tonner le braue AIcide,
Et les feux qui l’onde homicide
Apaisent, rasants les sillons,
Iumeaux, de Lede & qui secourent
Ceux qui les plains de Neptun’courẽt
Agitez de cent tourbillons.

Qui font que les eaux s’entrefrapẽt
Quand aus pieds des rochers s’atrapẽt
Ne permetants la nue errer