Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/144

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Vous parlez de bons sens, cher lecteur, et j’adopte
Ce solide raisonnement.
Veut-on plaire ou déplaire ? Il faut qu’un auteur opte ;
Qu’il écrive sans peine, ou bien mal-aisément.
C’est par le travail que l’on cache
L’air même du travail qui déplairoit aux gens.
Du creux de la cervelle un trait naïf s’arrache ;
Il semble s’être offert, on l’a cherché long-temps.
Mais revenons au style de la fable.
Il est aisé, sans faste et sans ambition ;
Si ce n’est que l’occasion
Demande un ton plus haut, alors plus convenable.
Comme on sçait, toute regle a son exception.
La Fontaine est naïf, eh bien ce La Fontaine
Nomme le vent qui déracine un chêne,
Le plus terrible des enfans
Que jusques-là le nord eût porté dans ses flancs.
Fort bien. Le fait en vaut la peine.
Ici, je suis en cas pareil.
J’éleve un peu ma voix ; mais pourroit-on s’en plaindre ?
Devois-je moins ? J’avois à peindre
Toute la gloire du soleil.
Sur son char