Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/164

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Avec Minos et ses confreres ;
Ils veulent des vertus : songeons à nos affaires.
Ce Minos à la mort faisoit un jour sa plainte :
Vous ne nous envoyez ici que des pervers ;
Les bons de votre faux bravent-ils donc l’atteinte ?
Il n’en vient pas-un aux enfers.
Voluptueux, perfide, ambitieux, avare,
On n’y voit autre chose ; il faut toûjours punir.
Tout regorge dans le Tartare.
Megere aux criminels ne sçauroit plus fournir ;
S’il en arrive encor, où pourront-ils tenir ?
L’Elisée est desert, et ses heureux ombrages
N’hebergent plus d’hôtes nouveaux.
Par ci, par-là, quelques anciens sages
Tout esseulés errent au bord des eaux :
J’ai presque peur que l’ennui ne les gagne ;
C’est peu d’un bois fleuri, d’une belle campagne ;
Si quelqu’un n’admire avec nous,
C’est bien-tôt fait. Or je m’en prends à vous.