Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/168

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Dans l’Inde il n’ira point chercher d’autres Porus ;
Louis sera toûjours maître de son courage ;
L’autre du sien fut l’esclave, et rien plus.
Tu ne souffriras point qu’un mauvais alliage
Fasse baisser un jour le prix de ses vertus.
Songe que dans tes mains repose l’espérance
Des peuples qu’il doit gouverner ;
Des fruits qu’il fera moissonner.
Nous les promettre ainsi, c’est déja les donner.
Jouïs-en toi-même d’avance ;
De ton auguste éléve admirant les essais,
Préviens les tems, et que ta prévoyance,
D’un heureux avenir te peigne les succès.
Dans la pitié dont le prince sensible
A pour les malheureux senti les premiers traits,
Vois un autre Titus secourable, accessible,
Soulageant tous les maux, comblant tous les souhaits ;
Pleurant même les jours vuides de ses bienfaits.
Cet oracle sacré, ces paroles touchantes,
Où de Louis mourant l’ame réside encor
Son fils veut les avoir présentes ;
Et son cœur tout entier s’attache à ce trésor.