Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/233

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on nom ;
C’est-à-dire, tout don, ô le bel assemblage !
Mais le dieu sournois de là-bas,
Pluton, s’en vint offrir une boëte à Pandore.
Tenez, dit-il ; voici bien mieux encore ;
C’est le plus grand trésor, si vous ne l’ouvrez pas.
La belle à ce discours trouva quelque embarras.
Elle étoit femme et partant curieuse ;
L’œil toûjours sur la boëte on la voit soucieuse ;
Ne point l’ouvrir, dit-elle ! On se mocque de moi :
Plaisant trésor de qui la jouïssance
Est de n’en point user ! Je m’y perds, plus j’y pense ;
C’est une enigme : oh, par ma foi,
J’en aurai le cœur net. Il faut voir. Elle l’ouvre.
Dieux, qu’en sort-il ? Qu’est-ce qu’elle découvre ?
Quels maux affreux s’échapperent de-là ?
La douleur et la mort : pis encor que cela :
Des vices odieux l’engeance toute entiere
Se produisit à la lumiere.
Or je demande en quel rang mettrons nous
La curiosité qui fut mere de tous ?
À ce fait ancien joignons un peu du nôtre.
Je ne puis me guerir de l’émulation.
Cette fable en enfante une autre :
C’étoit mon avant scène ; et voici l’action.
Nous voilà, se dirent les vices,
Mais que deviendrons-nous ? Songeons à nous loger.
Moi, dit l’ambition, je n’ai point à songer :